vendredi 26 mars 2010

New Young Pony Club - The Optimist



Étant quelque peu passée à côté de Fantastic Playroom en 2007, je n’attendais franchement rien de spécial du nouveau New Young Pony Club, jusqu’à ce que je tombe sur ce remix du single Chaos par Rory Phillips, pépite disco moderne comme on en entend trop peu, et que je plaçais déjà en tête de mon top 2010 provisoire. J’entame donc The Optimist avec beaucoup d’espoir mais sans a priori, car à part le tube Ice Cream (qui mine de rien commençait à dater) et la figure charismatique de Tahita Bulmer, je ne connais pas grand-chose du groupe.
À la première écoute, je suis marquée par un sentiment de chaud et froid. Chaos est certes toujours aussi convaincante, voire encore plus que ses remixes, mais les autres titres semblent plus timorés, comme écrasés par la puissance tubesque de ce premier single. Les adeptes de musique prête-à-danser risqueront donc d’être un peu déçus. C’est que l’album ne dévoile sa richesse qu’aux auditeurs patients, et une fois la première impression dépassée, les mélodies viennent s’insinuer dans les cerveaux et refusent tout bonnement d’en sortir.
Le groupe affiche des influences plutôt éclectiques, du post-punk à la dance, de la pop à la musique disco, et réussit ici le pari difficile d’utiliser tous ces ingrédients et de rendre quelque chose de cohérent. On oscille constamment entre une ambiance de club, et des atmosphères plus sombres, moins évidentes, mais toujours avec un souci du rythme et des détails qui rendent l’album plus intéressant à chaque écoute. Lost A Girl est une belle entrée en matière, avec sa basse et ses synthés new wave, son rythme lancinant, et la voix de Bulmer, qui tout au long du disque jouera la carte de la modestie pour mieux laisser place à la musique. On se laissera prendre comme des débutants par We Want To et Dolls, titres à l’énergie contagieuse et addictive. Et on appréciera d’autant plus le reste de l’album dans ses facettes les plus mystérieuses (Stone, Before The Light), au charme subtil et précieux. Enfin Architect Of Love réunit tous ces éléments pour finir ce disque de façon magistrale, une chanson grave, mesurée et fascinante.
En quarante cinq minutes les New Young Pony Club surmontent donc avec brio l’obstacle du deuxième album, et prouvent leur habileté à faire bien plus que de la musique pour boîtes de nuit indées. Un disque dont on n’est pas prêts de se lasser.

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