jeudi 1 juillet 2010

Brilliant Colors - Le Sonic, Lyon, 16.06.10

Une petite nouvelle fait son entrée sur Cellophane Sounds : je vous demande d'accueillir Annalisa Jablonska, lyonnaise dont le nom de scène ne sera certainement pas étranger aux fans des Smiths. La petite fiancée de Morrissey devrait nous rejoindre de manière quasi permanente, et cela pour notre plus grand plaisir. En guise de baptême, une review de Brilliant Colors, un groupe de filles californien comme on les aime.


Ce soir, les ambassadrices de la soirée « All Grrrl Night » qui a lieu au Sonic sont les Brilliant Colors. Encore très inconnu, surtout en France, ce trio exclusivement féminin originaire de San Francisco a pourtant signé un excellent premier album, Introducing, sorti en Novembre dernier sur le mythique label indépendant Slumberland Records. Il était temps de faire connaissance.
Inspirée par la scène punk de la baie de San Francisco, Jess Scott (chanteuse/guitariste) enfourche sa guitare pour créer Brilliant Colors en 2007. Après quelques changements de line up, c'est entourée de Diane Anastasio à la batterie et de Michelle Hill à la basse que Jess trouve enfin une stabilité musicale. Très rapidement, les filles se construisent une réputation scénique en ouvrant pour des groupes tels que The Urinals ou The Homosexuals. S'en est assez pour convaincre le label indépendant Slumberland Records de les signer. Récemment, il a mis la main sur The Pains Of Being Pure At Heart. Et depuis 1989, en bon cousin américain du défunt label anglais Sarah Records, il a vu défilé en son sein Black Tambourine, Velocity Girl, Stereolab, etc. Il est difficile de ne pas révérer un groupe qui sort de Slumberland Records. Les filles de Brilliant Colors l'ont bien assimilées. Elles traînent désormais avec elles un bagage de références et d'influences à ne pas décevoir.
Les filles s'en ont allées enregistrer leur premier LP à Portland. A la fin de l'année dernière, elles nous ont délivrées Introducing : dix chansons de pop indie entraînantes et accrocheuses. En écoutant l'album, plusieurs influences se mélangent. On pense à Daniel Johnston pour le côté lo-fi de la production, aux Ramones pour l'efficacité immédiate des chansons souvent très courtes, aux Shop Assistants notamment au niveau de la voix de Jess qui révèle une réminiscence avec celle d'Aggi Wright et à Talulah Gosh pour le côté mélodieux des compositions. L'album est brillamment égal du début à la fin. On pourrait facilement assimiler Brillant Colors à cette vague actuelle de « groupes de filles » avec en tête les Vivian Girls ou les Dum Dum Girls. Elles seraient une réponse à la scène prolifique de Brooklyn de ces quelques mois. Mais il semblerait que les Brilliant Colors ne disposent pas de la même hype. L'album a du mal à trouver son public. Je n'ai pas envie de les voir devoir s'épiler les jambes ou bien leur duvet pour le conquérir. Mais les regrettées Mika Miko en ont déjà fait les frais.
Pour inaugurer cette soirée All Grrl Night, deux groupes également exclusivement féminins vont précéder Brilliant Colors. Tous deux inconnus à mes oreilles. Le premier est un groupe Suisse. Il s'appelle Massicot. A la première note, on souffre. On pense saigner des oreilles. Puis on relativise en nous disant qu'il nous fait penser à LiliPUT... de très loin. Les filles savent approximativement jouer de leurs instruments. La chanteuse utilise une guitare pour enfant. On ne comprend rien de ce qui sort du micro. Sauf quand les filles nous annoncent les titres qu'elles vont jouer (Bonne Nuit Les Dinosaures). Le second groupe MLT Machine qui vient de Paris s'en sort beaucoup mieux. Seule (ou presque) Diane Anastasio, au premier rang, semble apprécier les deux groupes.
Les filles de Brilliant Colors entre en scène aux alentours de 23h30. La salle est à moitié pleine. Les deux premières parties ont fait fuir du monde. Sans hésiter cette fois-ci, je me place au premier rang. Les filles commencent par Over There puis enchaînent avec Should I Tell You et English Cities. Et on se rend compte du pouvoir pop de leurs compositions lorsqu'elles sonnent live. Ça y est, sur Absolutely Anything le discret et timide public ne peut pas s'empêcher de sautiller. Après Walk Into The World, plus rien. On en veut encore mais on se rappelle que l'album ne dure que 26 minutes.

Texte: Annalisa Jablonska. Photo: David Armstrong
Myspace de Brilliant Colors.

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