jeudi 28 juillet 2011

Shadowplay Festival - Courtrai Xpo (Belgique) - 23.07.11 (Jour 2)

Jour 2

C’est épuisées d’avance et sous la pluie que nous arrivons à Courtrai pour cette deuxième journée. La motivation n’y est pas, je suis clairement là pour la programmation du dimanche et j’angoisse déjà à l’idée de passer douze heures devant des groupes dont je me fiche. Mais encore une fois mes préjugés finiront par s’envoler et nous ferons même quelques belles découvertes aujourd’hui.

Cruise [Ctrl]

Déjà en retard sur le planning, les belges de Cruise [Ctrl] inaugurent la journée par de l’électro indus, j’ai comme un sentiment de déjà-vu. Honnêtement ce n’est pas si inintéressant que ça, mais comme on le dit poliment : « ça va bien cinq minutes ». Je dois encore m’habituer à évoluer dans le noir le plus total, et avec ces rythmes répétitifs voire angoissants dans les oreilles, c’est un quasi défi pour mon système cérébelleux. J’ai toujours du mal à l’idée d’aller voir des groupes de musique expérimentale en concert, ne serait-ce que pour leur intérêt visuel : si c’est pour voir un type appuyer sur des boutons pendant une heure, je peux écouter le disque chez moi, merci. [End of rant]

Mirexxx

Nous poursuivons avec Mirexxx, groupe belge de post-punk électro difficile à qualifier. Tout cela est froid et sombre à souhait, et pourrait être très intéressant mélodiquement parlant, si le chanteur n’hurlait pas ses tripes dans son micro. C’est d’un nihilisme absolu, je me demande si ce garçon a eu des problèmes avec sa mère. Mention spéciale à la jeune fille dont la seule fonction fut de tenir une torche tout au long du concert ; visiblement les potiches n’existent pas que dans les milieux pop et R'n'B. 

Lizard Smile

Enchaînons avec Lizard Smile qui nous ramènent dans des terrains plus familiers. Les belges nous offrent en effet une new wave dark et intense. Première belle surprise de la journée.

SAM

Ce qui suit fut aussi pénible qu’hilarant. Le duo SAM, avec son nom ingooglable, produit une électro totalement déglinguée, et objectivement, ces deux gusses ont eux aussi l’air complètement cinglés. Le visage et les épaules recouverts de peinture (boue ? cambouis ?), ils sautent dans tous les sens comme s’ils étaient en plein état maniaque. En plein milieu d’une de leurs « chansons », une voix féminine annonce que le groupe ne se porte pas responsable en cas de psychose induite chez le public. Ah oui d’accord, je comprends mieux.

Tying Tiffany

Nous revenons à la civilisation en compagnie de Tying Tiffany, jeune et jolie italienne qui de par son look pourrait très bien sortir d’Ipso Facto. Elle tient la scène à bout de bras avec un charisme impressionnant, à tel point qu’on remarque à peine ses musiciens. Ensemble ils jouent un post-punk qui vire parfois à l’électroclash. Le style et la voix me rappellent les KASMs, bref, j’aime beaucoup.

The Beauty Of Gemina

Première pause de la journée, nous nous permettons de shunter Solitary Experiments. Nous revenons pour The Beauty Of Gemina. Le festival fait manifestement dans l’international car ces derniers arrivent de Suisse (« le pays du ski… et du suicide » selon le chanteur). Nous restons ici dans le post-punk/new wave et je ne m’en plaindrais pas. Le set se termine sur Rumours, sans doute ma préférée. Non vraiment, je commence à ne pas regretter d’être venue.

Mais mes oreilles ne vont pas tarder à souffrir de nouveau. Agonoize, après le générique de je ne sais plus quel film de science-fiction en intro, balance un EBM des plus difficilement supportables pour qui n’est pas adepte. Le groupe vaut tout de même le coup d’œil : le chanteur dissimule en effet sous son manteau de style officier de la gestapo un énorme gode-ceinture qu’il n’hésite pas à « manipuler » pour le plus grand plaisir du premier rang (et je vous passe les détails). Moi qui prenais les goths pour des gens froids et asexués…

Hocico

Absolute Body Control continuera sans moi, et je ne regarde les mexicains d’Hocico que de loin, même si je suis fascinée par leur pied de micro en forme de buste humain à cornes de bélier - un tout autre genre que le modèle tout en plumes de Nicky Wire…

A Split-Second

Les choses sérieuses reprennent enfin avec A Split-Second, encore des belges, qui ne sont pas sans me rappeler l’électro froide de Fad Gadget. C’est bon, mais comme souvent avec tous ces groupes des années 1980 qui n’ont jamais vraiment su évoluer, j’ai un peu l’impression d’aller au musée.

Love Like Blood

Il est minuit passé, et vraiment fatiguées nous envisageons de rentrer quand arrivent Love Like Blood et (attention minute groupie) leur magnifique chanteur : tellement fin, tellement classe, tellement soyeux du cheveu, tellement Severus Snape, bref de quoi s’intéresser de plus près à ces gothiques allemands. Je ne les avais pas forcément repérés en écoutant leurs disques quelques jours plus tôt, mais sur scène le groupe assure et possède même de sacrées bonnes chansons, débordantes de guitares et de thématiques un peu morbides.

Cette longue journée finit donc de manière tout à fait positive, et je trépigne déjà à l’idée de revenir le lendemain pour voir Peter Hook et surtout Ulterior, groupe qui ne manquera pas de me transformer en cocotte-minute hormonale.

Suite et fin demain !

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