Depuis quelques années Jack White est absolument inévitable: White Stripes, Raconteurs, Dead Weather, en studio avec Loretta Lynn, Karen Elson, sur grand écran dans Retour à Cold Mountain, It Might Get Loud et désormais Under Great White Northern Lights, dont l'avant-première eut lieu le 27 février au Grand Rex.
Sabrina, fan des White Stripes devant l'éternel, nous livre ses impressions.
Sabrina, fan des White Stripes devant l'éternel, nous livre ses impressions.
J’ai découvert les White Stripes en août 2004. Totalement hermétique au succès éléphantesque, j’étais passé à côté du duo mais quelque chose d‘inexplicable s‘est passé en moi : sans rien connaître du groupe, il fallait que je les voie. C‘était impératif. Une envie mystique qui a entraîné beaucoup de changements dans ma manière d’appréhender la musique. L’expérience a été validée par ce concert que tout le monde semble avoir trouvé mou, sauf moi. J’ai été subjuguée par la force et la simplicité du duo.
Rentrée chez moi, je commandai toute la discographie, m’investis dans le site français du duo et me voilà, 6 ans plus tard à participer à une expérience unique : la projection du film Under Great White Northern Lights à Paris, film documentaire retraçant la tournée canadienne fêtant les 10 ans du duo.
On avait quitté les White Stripes peu de temps après cette fameuse tournée sur une note pessimiste : annulation d’une tournée des arenas anglaises liée à des « crises d’angoisses » de Meg. Incapable de monter sur scène, les White Stripes se sont arrêtés là. Jack a continué sa route, la parsemant de side-projects (les Raconteurs, les Dead Weather) mais aussi de la création de son propre label, Third Man Records. Quant à Meg, peu de news filtraient, on l’a vue à quelques shows de Jack White, on a appris son mariage avec le fils de Patti Smith mais c’est tout. Et Jack continuait à être partout à la fois.
Under Great White Northern Lights est l’occasion de les retrouver sur scène, dans leur intimité, de tenter de comprendre l’union qui lie ces 2 musiciens hors pair. C’est véritablement ce lien unique qui est mis en valeur dans ce film. Peut-être n’est-ce qu’en filigrane et j’y ai été plus sensible au vu de l’histoire du groupe mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti.
Dans ce documentaire, Meg irradie de simplicité, de calme, de réserve. Pour la petite histoire, elle est TELLEMENT timide que ses propos - qui doivent être au nombre de cinq dans tout le film - sont sous-titrés car elle parle très, très bas. L’idée venait du producteur et du réalisateur mais Jack a trouvé ça drôle et, donc, Meg a été sous-titrée. De toute façon, Jack semble adorer taquiner Meg. Il est toujours là à lui parler, à l’inclure dans ses propos sans forcément que ce soit pertinent et la scène où il lui tapote la tête avec une espèce de canne est assez comique.
Ce qui est drôle c’est que TOUT le monde me demande : « Mais ils sont mari et femme ou quoi ? ». Franchement, cela n’a absolument aucun intérêt. Leur communion est telle qu’elle ne peut être catégorisée. Tout comme leur musique. Les White Stripes font de tout mais s’imposent un cadre car, selon Jack, les contraintes sont porteuses de créativité. Et voilà, comment il explique, dans le film, son attachement aux codes couleurs et numériques. UGWNL a cela de bien qu’il va au-delà de cet aspect visuel. Alternant couleur et noir et blanc, la mise en scène, pas toujours évidente, fait ressortir l’âme du groupe.
Leur dualité est abordée mais aussi leur originalité : ils ont absolument tenu à faire une tournée du Canada province par province en allant des villages paumés du New Foundland aux grandes villes comme Vancouver. Contrairement au documentaire It Might Get Loud (que je vous conseille), la technique de Jack, son génie sont laissés de côté (si tant est qu’ils puissent être oubliés…) et, je pense, que cela donne tout son sens à UGWNL : raconter les White Stripes de la manière la plus simple qui soit. Juste montrer ce qu’ils sont lors d’une tournée exceptionnelle et complètement folle par son intensité : deux concerts par jour, un concert surprise le jour et le concert « classique » la nuit.
Et là, des scènes plutôt intéressantes voient le jour : Jack & Meg vont chez les Natifs Indiens, Jack & Meg jouent le concert le plus court des WS (voire du monde), Jack & Meg sur un bateau, Jack & Meg dans un bus, Jack & Meg au bowling (magnifique lancer de Jack en plein milieu de Let’s Build A Home). Malheureusement, et ce sera le gros problème d’UGWNL, ces lives et les concerts ne sont pas assez mis en valeur. Les chansons sont coupées n’importe comment, les mises en scènes desservent presque la force des morceaux. Ainsi, même le concert dantesque donné lors de leur dixième anniversaire ne trouve pas forcément sa place. J’ai, cependant, trouvé une exception : In The Cold Cold Night, magnifiquement bien filmée mettant en avant une Meg sublimissime.
Meg est au centre de ce documentaire et ce, sans doute par son absence. Meg qui s’excuse d’avoir mal joué, Jack la rassurant (mais pas avant de l’emmerder un peu parce qu’il est comme ça, Jack !), Meg contredisant Jack sur le rythme d’une chanson, Meg absolument touchante dans une scène finale ô combien mémorable. Je ne souhaite pas dévoiler le contenu de cette scène car elle est le highlight de ce documentaire. Elle est d’autant plus touchante au vu de ce que nous apprendrons plus tard de Meg et de sa fragilité réelle. C’est probablement ce qui donne cette touche mélancolique à ce film.
Under Great White Northern Lights n’est pas parfait, ne fait pas forcément de cohérence entre les séquences, enchaîne les concerts sans lien aucun, passe même 2 fois les mêmes images et n’apporte absolument aucune réponse mais il s’agit là d’un film unique sur l’un des groupes les plus marquants des années 2000. Et même si l’on n’est pas fan du duo, de Jack et de ses histoires, de leur musique, UGWNL va au-delà et met en avant l’histoire d’une relation unique basée sur une compréhension quasi-cosmique, un respect mutuel et un amour qui ne peuvent laisser indifférent. N’oublions pas que derrière chaque grand homme, il y a une femme!
Rentrée chez moi, je commandai toute la discographie, m’investis dans le site français du duo et me voilà, 6 ans plus tard à participer à une expérience unique : la projection du film Under Great White Northern Lights à Paris, film documentaire retraçant la tournée canadienne fêtant les 10 ans du duo.
On avait quitté les White Stripes peu de temps après cette fameuse tournée sur une note pessimiste : annulation d’une tournée des arenas anglaises liée à des « crises d’angoisses » de Meg. Incapable de monter sur scène, les White Stripes se sont arrêtés là. Jack a continué sa route, la parsemant de side-projects (les Raconteurs, les Dead Weather) mais aussi de la création de son propre label, Third Man Records. Quant à Meg, peu de news filtraient, on l’a vue à quelques shows de Jack White, on a appris son mariage avec le fils de Patti Smith mais c’est tout. Et Jack continuait à être partout à la fois.
Under Great White Northern Lights est l’occasion de les retrouver sur scène, dans leur intimité, de tenter de comprendre l’union qui lie ces 2 musiciens hors pair. C’est véritablement ce lien unique qui est mis en valeur dans ce film. Peut-être n’est-ce qu’en filigrane et j’y ai été plus sensible au vu de l’histoire du groupe mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti.
Dans ce documentaire, Meg irradie de simplicité, de calme, de réserve. Pour la petite histoire, elle est TELLEMENT timide que ses propos - qui doivent être au nombre de cinq dans tout le film - sont sous-titrés car elle parle très, très bas. L’idée venait du producteur et du réalisateur mais Jack a trouvé ça drôle et, donc, Meg a été sous-titrée. De toute façon, Jack semble adorer taquiner Meg. Il est toujours là à lui parler, à l’inclure dans ses propos sans forcément que ce soit pertinent et la scène où il lui tapote la tête avec une espèce de canne est assez comique.
Ce qui est drôle c’est que TOUT le monde me demande : « Mais ils sont mari et femme ou quoi ? ». Franchement, cela n’a absolument aucun intérêt. Leur communion est telle qu’elle ne peut être catégorisée. Tout comme leur musique. Les White Stripes font de tout mais s’imposent un cadre car, selon Jack, les contraintes sont porteuses de créativité. Et voilà, comment il explique, dans le film, son attachement aux codes couleurs et numériques. UGWNL a cela de bien qu’il va au-delà de cet aspect visuel. Alternant couleur et noir et blanc, la mise en scène, pas toujours évidente, fait ressortir l’âme du groupe.
Leur dualité est abordée mais aussi leur originalité : ils ont absolument tenu à faire une tournée du Canada province par province en allant des villages paumés du New Foundland aux grandes villes comme Vancouver. Contrairement au documentaire It Might Get Loud (que je vous conseille), la technique de Jack, son génie sont laissés de côté (si tant est qu’ils puissent être oubliés…) et, je pense, que cela donne tout son sens à UGWNL : raconter les White Stripes de la manière la plus simple qui soit. Juste montrer ce qu’ils sont lors d’une tournée exceptionnelle et complètement folle par son intensité : deux concerts par jour, un concert surprise le jour et le concert « classique » la nuit.
Et là, des scènes plutôt intéressantes voient le jour : Jack & Meg vont chez les Natifs Indiens, Jack & Meg jouent le concert le plus court des WS (voire du monde), Jack & Meg sur un bateau, Jack & Meg dans un bus, Jack & Meg au bowling (magnifique lancer de Jack en plein milieu de Let’s Build A Home). Malheureusement, et ce sera le gros problème d’UGWNL, ces lives et les concerts ne sont pas assez mis en valeur. Les chansons sont coupées n’importe comment, les mises en scènes desservent presque la force des morceaux. Ainsi, même le concert dantesque donné lors de leur dixième anniversaire ne trouve pas forcément sa place. J’ai, cependant, trouvé une exception : In The Cold Cold Night, magnifiquement bien filmée mettant en avant une Meg sublimissime.
Meg est au centre de ce documentaire et ce, sans doute par son absence. Meg qui s’excuse d’avoir mal joué, Jack la rassurant (mais pas avant de l’emmerder un peu parce qu’il est comme ça, Jack !), Meg contredisant Jack sur le rythme d’une chanson, Meg absolument touchante dans une scène finale ô combien mémorable. Je ne souhaite pas dévoiler le contenu de cette scène car elle est le highlight de ce documentaire. Elle est d’autant plus touchante au vu de ce que nous apprendrons plus tard de Meg et de sa fragilité réelle. C’est probablement ce qui donne cette touche mélancolique à ce film.
Under Great White Northern Lights n’est pas parfait, ne fait pas forcément de cohérence entre les séquences, enchaîne les concerts sans lien aucun, passe même 2 fois les mêmes images et n’apporte absolument aucune réponse mais il s’agit là d’un film unique sur l’un des groupes les plus marquants des années 2000. Et même si l’on n’est pas fan du duo, de Jack et de ses histoires, de leur musique, UGWNL va au-delà et met en avant l’histoire d’une relation unique basée sur une compréhension quasi-cosmique, un respect mutuel et un amour qui ne peuvent laisser indifférent. N’oublions pas que derrière chaque grand homme, il y a une femme!
Site officiel
Site français
Et cette fois, c'est moi qui ai bien envie de voir ce film docu !
RépondreSupprimerOui, c'est incroyable ces jeunes qui risquent vraiment le tout pour le tout pour jouer de la musique en Iran. J'ai vraiment réalisé quelle chance on avait.