mardi 2 mars 2010

Under Great White Northern Lights

Depuis quelques années Jack White est absolument inévitable: White Stripes, Raconteurs, Dead Weather, en studio avec Loretta Lynn, Karen Elson, sur grand écran dans Retour à Cold Mountain, It Might Get Loud et désormais Under Great White Northern Lights, dont l'avant-première eut lieu le 27 février au Grand Rex.
Sabrina, fan des White Stripes devant l'éternel, nous livre ses impressions.



‭J‭’‬ai découvert les White Stripes en août‭ ‬2004.‭ ‬Totalement hermétique au succès‭ ‬éléphantesque,‭ ‬j’étais passé‭ ‬à côté du duo mais quelque chose d‭‘‬inexplicable s‭‘‬est passé en moi‭ ‬:‭ ‬sans rien connaître du groupe,‭ ‬il fallait que je les voie.‭ ‬C‘était impératif.‭ ‬Une envie mystique qui a entraîné beaucoup de changements dans ma manière d‭’‬appréhender la musique.‭ ‬L‭’‬expérience a‭ ‬été validée par ce concert que tout le monde semble avoir trouvé mou,‭ ‬sauf moi.‭ ‬J‭’‬ai‭ ‬été subjuguée par la force et la simplicité du duo.‭
Rentrée chez moi,‭ ‬je commandai toute la discographie,‭ ‬m‭’‬investis dans le site français du duo et me voilà,‭ ‬6‭ ‬ans plus tard‭ ‬à participer‭ ‬à une expérience unique‭ ‬:‭ ‬la projection du film Under Great White Northern Lights‭ ‬à Paris,‭ ‬film documentaire retraçant la tournée canadienne fêtant les‭ ‬10‭ ‬ans du duo.‭

On avait quitté les White Stripes peu de temps après cette fameuse tournée sur une note pessimiste‭ ‬:‭ ‬annulation d‭’‬une tournée des arenas anglaises liée‭ ‬à des‭ ‬« crises d‭’‬angoisses ‭»‬ de Meg.‭ ‬Incapable de monter sur scène,‭ ‬les White Stripes se sont arrêtés là.‭ ‬Jack a continué sa route,‭ ‬la parsemant de side-projects‭ ‬(les Raconteurs,‭ ‬les Dead Weather‭) ‬mais aussi de la création de son propre label,‭ ‬Third Man Records.‭ ‬Quant‭ ‬à Meg,‭ ‬peu de news filtraient,‭ ‬on l‭’‬a vue‭ ‬à quelques shows de Jack White,‭ ‬on a appris son mariage avec le fils de Patti Smith mais c‭’‬est tout.‭ ‬Et Jack continuait‭ ‬à‭ ‬être partout‭ ‬à la fois.

‭Under Great White Northern Lights est l‭’‬occasion de les retrouver sur scène,‭ ‬dans leur intimité,‭ ‬de tenter de comprendre l‭’‬union qui lie ces‭ ‬2‭ ‬musiciens hors pair.‭ ‬C‭’‬est véritablement ce lien unique qui est mis en valeur dans ce film.‭ ‬Peut-être n‭’‬est-ce qu‭’‬en filigrane et j‭’‬y ai‭ ‬été plus sensible au vu de l‭’‬histoire du groupe mais c‭’‬est vraiment ce que j‭’‬ai ressenti.‭
Dans ce documentaire,‭ ‬Meg irradie de simplicité,‭ de‬ calme,‭ de‬ réserve.‭ ‬Pour la petite histoire,‭ ‬elle est TELLEMENT timide que ses propos‭ ‬-‭ ‬qui doivent‭ ‬être au nombre de‭ cinq ‬dans tout le film‭ ‬-‭ ‬sont sous-titrés car elle parle très,‭ ‬très bas.‭ ‬L‭’‬idée venait du producteur et du réalisateur mais Jack a trouvé‭ ‬ça drôle et,‭ ‬donc,‭ ‬Meg a‭ ‬été sous-titrée.‭ ‬De toute façon,‭ ‬Jack semble adorer taquiner Meg.‭ ‬Il est toujours là‭ ‬à lui parler,‭ ‬à l‭’‬inclure dans ses propos sans forcément que ce soit pertinent et la scène où il lui tapote la tête avec une espèce de canne est assez comique.‭

Ce qui est drôle‭ ‬c‭’‬est que TOUT le monde me demande‭ ‬:‭ ‬« Mais ils sont mari et femme ou quoi‭ ?‬ ‭»‬.‭ ‬Franchement,‭ cela‬ n‭’‬a absolument aucun intérêt.‭ ‬Leur communion est telle qu‭’‬elle ne peut‭ ‬être catégorisée.‭ ‬Tout comme leur musique.‭ ‬Les White Stripes font de tout mais s‭’‬imposent un cadre car,‭ ‬selon Jack,‭ ‬les contraintes sont porteuses de créativité.‭ ‬Et voilà,‭ ‬comment il explique,‭ ‬dans le film,‭ ‬son attachement aux codes couleurs et numériques.‭ ‬UGWNL a cela de bien qu‭’‬il va au-delà de cet aspect visuel.‭ ‬Alternant couleur et noir et blanc,‭ ‬la mise en scène,‭ ‬pas toujours‭ ‬évidente,‭ ‬fait ressortir l’âme du groupe.‭

Leur dualité est abordée mais aussi leur originalité‭ ‬:‭ ‬ils ont absolument tenu‭ ‬à faire une tournée du Canada province par province en allant des villages paumés du New Foundland aux grandes villes comme Vancouver.‭ ‬Contrairement au documentaire It Might Get Loud‭ (‬que je vous conseille‭)‬,‭ ‬la technique de Jack,‭ ‬son génie sont laissés de côté‭ (‬si tant est qu‭’‬ils puissent‭ ‬être oubliés‭…‬) et,‭ ‬je pense,‭ ‬que cela donne tout son sens‭ ‬à UGWNL‭ ‬:‭ ‬raconter les White Stripes de la manière la plus simple qui soit.‭ ‬Juste montrer ce qu‭’‬ils sont lors d‭’‬une tournée exceptionnelle et complètement folle par son intensité‭ ‬:‭ deux ‬concerts par jour,‭ un ‬concert surprise le jour et le concert‭ ‬« classique ‭»‬ la nuit.‭

Et là,‭ ‬des scènes plutôt intéressantes voient le jour‭ ‬:‭ ‬Jack‭ & ‬Meg vont chez les Natifs Indiens,‭ ‬Jack‭ & ‬Meg jouent le concert le plus court des WS‭ (‬voire du monde‭)‬,‭ ‬Jack‭ & ‬Meg sur un bateau,‭ ‬Jack‭ & ‬Meg dans un bus,‭ ‬Jack‭ & ‬Meg au bowling‭ (‬magnifique lancer de Jack en plein milieu de Let‭’‬s Build A Home‭)‬.‭ ‬Malheureusement,‭ ‬et ce sera le gros problème d‭’‬UGWNL,‭ ‬ces lives et les concerts ne sont pas assez mis en valeur.‭ ‬Les chansons sont coupées n‭’‬importe comment,‭ ‬les mises en scènes desservent presque la force des morceaux.‭ ‬Ainsi,‭ ‬même le concert dantesque donné lors de leur dixième anniversaire ne trouve pas forcément sa place.‭ ‬J‭’‬ai,‭ ‬cependant,‭ ‬trouvé une exception‭ ‬:‭ ‬In The Cold Cold Night,‭ ‬magnifiquement bien filmée mettant en avant une Meg sublimissime.‭

Meg est au centre de ce documentaire et ce,‭ ‬sans doute par son absence.‭ ‬Meg qui s‭’‬excuse d‭’‬avoir mal joué,‭ ‬Jack la rassurant‭ (‬mais pas avant de l‭’‬emmerder un peu parce qu‭’‬il est comme‭ ‬ça,‭ ‬Jack‭ !)‬,‭ ‬Meg contredisant Jack sur le rythme d‭’‬une chanson,‭ ‬Meg absolument touchante dans une scène finale‭ ‬ô combien mémorable.‭ ‬Je ne souhaite pas dévoiler le contenu de cette scène car elle est le highlight de ce documentaire.‭ ‬Elle est d‭’‬autant plus touchante au vu de ce que nous apprendrons plus tard de Meg et de sa fragilité réelle.‭ ‬C‭’‬est probablement ce qui donne cette touche mélancolique‭ ‬à ce film.‭

Under Great White Northern Lights n‭’‬est pas parfait, ne fait pas forcément de cohérence‭ ‬entre les séquences,‭ ‬enchaîne les concerts sans lien aucun,‭ ‬passe même‭ ‬2‭ ‬fois les mêmes images et n‭’‬apporte absolument aucune réponse mais il s‭’‬agit là d‭’‬un film unique sur l‭’‬un des groupes les plus marquants des années‭ ‬2000.‭ ‬Et même si l‭’‬on n’est pas fan du duo,‭ ‬de Jack et de ses histoires,‭ ‬de leur musique,‭ ‬UGWNL va au-delà et met en avant l‭’‬histoire d‭’‬une relation unique basée sur une compréhension quasi-cosmique,‭ ‬un respect mutuel et un amour qui ne peuvent laisser indifférent.‭ ‬N‭’‬oublions pas que derrière chaque grand homme,‭ ‬il y a une femme‭!

Site officiel

Site français

1 commentaire:

  1. Et cette fois, c'est moi qui ai bien envie de voir ce film docu !

    Oui, c'est incroyable ces jeunes qui risquent vraiment le tout pour le tout pour jouer de la musique en Iran. J'ai vraiment réalisé quelle chance on avait.

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