mardi 14 juin 2011

Artmagic - The Windmill (London) - 18.05.11 & Suede (play Suede) - Brixton Academy (London) - 19.05.11

Au lendemain des concerts de Brixton et à peine remise de ses émotions, Ann'So nous raconte sa folle semaine spéciale Suede !

Mercredi 18 mai 2011, 10h30, je prends le RER direction Paris dans une demi-heure et là me vient une idée : “Et si j’allais voir Artmagic ce soir ?” Gné ? Qui ? Sous ce pseudonyme se cache le chanteur et producteur Sean McGhee et un certain guitariste du nom de Richard Oakes, alias “la p’tite bite à Brett” (“Brett’s little Dick” en VO), alias le guitariste de Suede. Or le lendemain et les deux soirs de suite, je vais voir Suede jouer en intégralité leurs trois premiers albums, Suede, Dog Man Star et Coming Up, je ne connais rien de Artmagic mais cela ne vaut que 5£ et c’est dans un petit bar de Brixton, The Windmill, donc soirée tranquille en perspective. Confirmation Paypal imprimée, valise à la main, j’attrape mon RER, mon Eurostar et me voici dans “l’amour et le poison de Londres”. Passage (sous une pluie battante) à Camden où je trouve le flexidisc de Dog Man Star donné avec le NME pour 3£, petit dîner de sandwichs devant la télé dans la chambre d’hôtel et nous voici arrivées au Windmill. (Nous, c’est Sof, alias BlackSof la Belge et moi).

Pleins de fans de Suede sont là évidemment. La première partie est assurée par Andrew Montgomery, ex-chanteur de Geneva, groupe de la fin des années 1990 signé sur Nude, le label de Suede (ah ouais ?), accompagné par Sean, Richard et Jody Gadsden, le chanteur des Gadsdens, l’autre première partie sur qui je reviendrai plus tard. Andrew nous propose des chansons douces et calmes qui mettent sa voix en valeur et nous offre quelques blagues sur son accent (“Qui vient de l’étranger ? - Vous comprenez ce que je dis ?”) et des imitations de pub pour la bière entre deux, ce qui assure une bonne ambiance. Il nous rappellera aussi qu’il a chanté dans un groupe qui s’appelait Geneva qui a ouvert pour Suede il y a... (longue toux) beaucoup de temps. The Gadsdens donc, quintette de Londres ma foi fort sympathique et mon gros coup de cœur de la soirée (cela n’a absolument rien à voir avec le fait que je trouve Jody très à mon goût et en plus il sent très bon... FIN DE LA PREMIÈRE MINUTE GROUPIE). En tout cas, ils ont attiré un peu plus de monde avec leurs chansons entraînantes teintées années 1980 (ils se sont fait connaître par une reprise de Bronski Beat).

Puis voici Artmagic pour la sortie de leur EP I Keep On Walking. Sof m’avait prévenue que “c’est assez lent, assez doux”, et bien nous avons bien été surprises ! Il y avait des morceaux qui “cassaient la baraque” ! Mon petit bémol était le public qui parlait bien trop et donc j’avais du mal à me concentrer sur la musique qui a fini en “soupe” dans mes oreilles. Avis aux fans de Doctor Who, Sean est un gros fan (avec qui j’ai fini par discuter de la série sur Twitter !) et nous montrera ses chaussettes ornées de Daleks pour le prouver ! (Avec le recul, effectivement la manière dont il était habillé rappelait le costume du 11ème Docteur, le nœud papillon en moins, pourtant “Bow ties are cool !”). Richard m’est apparu sous un nouveau jour, moins hamster ou “lapin pris dans les phares” et plus détendu. Sean a remercié ceux venant de loin pour voir “d’autres gars” pour avoir modifier leur vol/train/hôtel/projets. Le EP était disponible à l’achat et le groupe s’est prêté avec sourire (mais Richard, que t’arrive-t-il ?) à une séance d’autographes et de photos avec les fans durant laquelle on apprendra que sa nièce s’appelle Sophie (au grand bonheur de Sof, fan de Richard de la première heure, qu’on a dû - gentiment - pousser pour qu’elle obtienne son Saint Graal).

Jeudi 19 mai 2011 - soirée Suede ou “Comment j’ai survécu au premier rang devant Brett avec une Sumo à côté de moi”

9h15 - je suis deuxième dans la queue puis progressivement, les habituées (bah oui Suede, ça attire les filles !) des précédents concerts arrivent dans une ambiance bon enfant. Comme d’habitude “queuer” consiste à s’asseoir sur un trottoir façon SDF/réfugié et à parler, manger, rire, se faire insulter, entendre une demi-heure de louanges sur le modèle de Doc Martens qu’on porte, dévaliser Poundland, etc. jusqu’à 19h et l’ouverture des portes et la fouille (“Nan, j’ai pas de chewing-gums, laisse-moi rentrer ! - Oui j’ai bien un ticket fosse, laisse-moi passer !”). Ce soir, je décide de me placer à côté des Suisses fan de Brett (c’est à dire au centre légèrement décalée sur la droite, face à Simon) mais le mec à ma gauche laisse un espace entre lui et moi (mauvais signe).

20h15 - Chapel Club arrivent sur scène, à peine remarqués. Ne connaissant pas ce groupe à l’annonce de leur première partie de ces trois soirs, je suis littéralement tombée amoureuse de ce groupe de Londoniens qui tombent dans la case “post-punk/shoegaze/etc.” et de la voix du chanteur, Lewis Bowman, à mille lieues de son physique. Ils lancent leur set avec Surfacing, alias “la chanson qui plagie Dream A Little Dream”, un de leurs singles et de la même manière dont la chanteuse de New Young Pony Club m’avait remarquée en train de chanter lors de la première partie de Suede à l’O2 Arena, Lewis me prendra en flagrant délit de “Oh putain, y’en a une qui connait mes paroles !”. Avec le recul, la setlist qui ont choisi pour ce soir est celle qui aura le moins bien marché, de plus le groupe reste timide sur scène et n’a pas franchement de “look” (à part le magnifique guitariste Michael Hibbert qui avec ses vestes bien taillées et ses Creepers assume le rôle de “bien fringué” du groupe - jusqu’à ce qu’il coupe sa magnifique toison ondulée en coupe à la Cribs et sorte ses mocassins à glands le troisième soir... - FIN DE LA DEUXIÈME MINUTE GROUPIE), cependant on ressent une grande fierté dans les yeux de Lewis qui semble apprécier le moment. Leur Twitter me confirmera plus tard qu’il est fan de Suede. Ils finissent sur “ma chanson préférée de nous” (dixit Lewis), c’est à dire The Shore, LA chanson qui m’a fait dire “J’AIME ce groupe !” que l’on peut télécharger sur leur site officiel.

21h30 - Suede arrivent sur scène après Bodies des Sex Pistols et la version instrumentale à cordes de Sleeping Pills. So Young démarre et voici qu’une énorme Japonaise de la carrure d’un sumo vient s’intercaler à ma gauche et là, c’est la ca-ca, la cata, la catatrosphe : me voici partie pour une heure et demi de concert de folie écrasée contre la barrière (merci la fosse en pente), penchée sur la droite, le coude de la sumo dans le cou... D’accord, ce sont les aléas des concerts en fosse et j’y suis habituée depuis les quelques 15 ans que j’en fais, mais j’avoue que là, ce n’était franchement pas possible. Je vous ai parlé des “Breeeeeeeeeeeeeeettttttttt, I love youuuuuuuuuuuuuuuuuuuu” qu’elle sortait à chaque fois que Brett osait s’approcher de nous ? Fermons la parenthèse et concentrons-nous sur ce qu’il y a de plus important, la musique, la sueur et l’émotion. So Young démarre donc et là tout le monde entonne le “she can... start... to walk out... when she wants”, Brett se secoue de partout, saute dans tous les sens, et finit la chanson en faisant tournoyer son micro au-dessus de lui, de nous, de tout le monde et là, je pense au pauvre Richard qui avait failli se le pendre en pleine poire à l’O2 Arena.

Ce qui est pratique lorsque l’on va à des concerts spéciaux dans lesquels des albums sont joués dans leur intégralité, c’est que l’on sait quelques chansons seront jouées dans quel ordre. C’est donc sans surprise que les premières notes d’Animal Nitrate retentissent et son “21” combinaison de V-sign et de doigt d’honneur (les fans de Suede et Anglophiles comprendront, pour les autres, je vous réfère à la page Wiki). Brett fait son petit saut habituel sur la barrière du premier rang et revient, un bouton manquant à sa chemise. “Vous me devez un bouton !” lancera-t-il en refermant ce qu’il reste des-dits boutons.

Petit moment de répit avec la très jolie She’s Not Dead et c’est reparti pour un écrasement de côtes et de tout ce qui peut exister dans le corps avec Moving qui fonctionne toujours très bien en live, il faudrait qu’ils pensent à la sortir plus souvent dans leur set live. Suivra le classique Pantomime Horse qui me rappelle à chaque fois la vidéo de toile de fond qu’ils utilisaient sur la tournée Dog Man Star avec une ballerine qui se fait lécher le derrière en ombres chinoises (enfin c’est ce que mon esprit tordu comprenait à l’époque et comprend toujours, je vous laisse vous faire une idée ici) qui va de pair avec les paroles “Ever tried it that way - have you ever tried it that waaaaaaaaaaaaay?” Comme à son habitude, c’est un magnifique moment que le groupe nous donne là.

The Drowners nous sort de notre belle stupeur et là tout le monde braille les paroles et la folie s’empare réellement de la superbe salle qu’est la Brixton Academy. Si je comptais rentrer en France avec toutes mes côtes, l’espoir s’amenuise peu à peu. Breakdown nous laisse reprendre notre souffle avant de replonger dans l’action avec Metal Mickey sur laquelle j’essaie comme je peux de me dégager de la Sumo en tapant des mains sur le “She seeeeeeeeeeeells heart, she seeeeeeeeeeells meat”du refrain. En vain. Je commence à perdre espoir et à m’imaginer en train de mourir étouffée entre elle et la barrière sans que personne ne s’en rende compte... Surtout quand la prochaine chanson remue autant que la précédente : Animal Lover (petit coup de griffe à Damon Albarn quand les deux se “partageaient” Justine Frischmann à coups de suçons sur son corps). The Next Life conclut l’album majestralement en piano voix Brett/Neil et on a juste envie de voler avec eux dans une vie meilleure...

Voici le moment du rappel constitué de “surprises” comme on nous l’avait annoncé... Le groupe au complet revient pour High Rising, face B de So Young avec sa fin magique “Stop making me older, start making me new” qui me fait hérisser les poils à chaque fois. Une autre face B plus connue en live suivra : He’s Dead, face B de Metal Mickey. La partie face B se finira sur les célèbres My Insatiable One et To The Birds et sa ligne de basse royale. La pochette de We Are The Pigs apparaît derrière le groupe tandis que la batterie de l’intro de Killing Of A Flashboy claque dans l’air nous fouetter le visage et c’est reparti pour un tour de manège “écrasement de côtes” mais qu’est-ce qu’on peut l’aimer cette chanson ! Et puis là, gros arrêt sur image, j’entends Can’t Get Enough, je vois la pochette de Head Music surgir mais je ne reconnais pas ! (Mode blonde on) Cette chanson reste pour moi le “Mat Osman show”. Je vous conseille vivement d’arrêter de regarder de temps en temps Brett/Neil/qui vous voulez et de vous intéresser au grand dadais à la basse qui nous fait des mouvements de bassin sexy et chante de la manière d’un singe, un de mes passe-temps préférés en concert de Suede, merci Mat ! Le groupe nous quittera sur le doublé Trash et Beautiful Ones, la première forcément dédicacée à ce webzine [merci ! ndlr], la deuxième avec le retour du V-sign sur “22”.

Le corps meurtri, les cheveux dégoulinant de sueur, je reste à l’hôtel bien décidée à éviter la Sumo pour le restant de mes jours suediens...

La suite demain !


Texte : Ann'So. Photos à venir bientôt !



Andrew Montgomery : MySpace
The Gadsdens : Site
Artmagic : Site
Chapel Club : Site

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