mercredi 15 juin 2011

Suede (play Dog Man Star) - Brixton Academy (London) - 20.05.11

Vendredi 20 mai 2011 - soirée Dog Man Star ou comment j’ai récolté un surnom à la noix durant la queue et déprimé avec le sourire à la barrière.

8h55 - je suis troisième dans la queue après les Suisses ! Aujourd’hui le soleil tape dur sur la Jamaïque... euh, le quartier jamaïcain de Londres, j’emprunte la crème solaire des filles en oubliant de me tartiner les mains, résultat, elles sont cramées ! Je ne sais pas ce qu’il se passe dans l’air, si c’est la conséquence d’avoir vu le groupe hier ou celle de nos expériences d’achat à Poundland (où tous les articles sont à 1£) pour être plus confortables sur le trottoir de l’Astoria Walk, mais l’ambiance est au fou rire. Tout a commencé lorsque les Suisses ont acheté des bouées pour enfants aux couleurs de “The Spectacular Spiderman” en guise de coussin (le pire, c’est que c’est super pratique !) qui nous ont permis de faire une session photo collier-chapeau et compagnie jusqu’à temps que le vent se lève et qu’une photo me capture dans une position - à mon insu - de kung fu (je ne faisais que repousser les poussières !). Ajoutez à cela mon maquillage “yeux de panda” et vous obtenez le surnom de “Kung Fu Panda” ! Vers 15h, Simon arrive et nous gratifie d’un “Good Morning !” avec un grand sourire et se prête à une séance improvisée de photos et autographes. Mister Gilbert, toujours égal à lui-même. On ne verra pas passer d’autres membres du groupe, cependant tout Chapel Club passe devant nous (dont Michael et ses Creepers ! - FIN DE LA TROISIÈME MINUTE GROUPIE). Une fille passe pour récupérer nos adresses e-mail et nous donne une carte postale et des badges Chapel Club, j’adore ! Nous voyons une classe d’enfants de 7 ou 8 ans passer avec des pass Suede sur leurs blazers et là, grande joie, nous pensons que nous allons avoir les chants à la fin de We Are The Pigs. Nous les applaudissons, essayons d’échanger nos bouées Spiderman contre un pass mais en vain.

19h - rebelote, ouverture des portes, fouille et marche rapide en slalom autour des mini-barrières de la fosse en pente. Ce soir, je me place à mon endroit habituel, à gauche de Brett, à droite de Neil, face à Mat et en prime je vois magnifiquement Simon (mon préféré). Il faut noter que la Thaïlande et son Thaïlandais l’ont bien marqué, durant la totalité des concerts, il aura de l’encens constamment en train de se consumer (je ne suis pas fan de l’odeur, tant pis !). Même musique d’attente que la veille avec Interpol, Joy Division, etc...

20h15 - Chapel Club monte sur scène. Ce soir, nous avons le droit à une setlist bien meilleure à mon goût, même si finalement elle ne change pas tant que cela (ils n’ont sorti qu’un album, ils n’ont pas trop de choix de chansons). Cependant, ils nous réservent une petite surprise, une nouvelle chanson qu’ils n’ont jouée que 3 fois, répétition comprise. Waterlight Park peut se visionner ici ; pour ma part, j’ai adore le synthé qui donne une nouvelle dimension au groupe et j’espère qu’ils suivront cette direction pour leur second album, car je pense que cela leur va très bien. La dernière minute en crescendo avec les parles magnifiques de Lewis (qu’on ne remarque pas assez) est un de mes très jolis moments de tous ces concerts. Lewis paraît plus détendu que la veille et se lance dans quelques blagues : “On s’appelle Chapel Club, je le répète Chapel Club. Parce qu’apparemment hier, je l’ai pas assez dit.”... “Qui était là hier ?” Tout le premier rang lève la main. “Qui sera là demain ?” Tout le premier rang lève la main. “D’accord ! Donc on est Chapel Club et désolé, vous risquez de vous ennuyer parce qu’on n’a pas vraiment beaucoup de chansons à vous proposer ! On est Chapel Club ! Chapel Club !”

21h30 - Le GRAND moment va commencer et les cordes splendides de Still Life se font retentir... Première surprise de la soirée : Introducing The Band (déjà intro surprise à l’O2 Arena) est jouée en vrai par le groupe ! Et ma foi, “ça dépote” ! Brett a troqué sa chemise blanche de la veille pour une chemise gris chinée à fines rayures et a mis du chatterton sur son alliance (peur de se la faire voler ou de la perdre ?). We Are The Pigs arrive telle la cavalerie au galop et notre théorie des enfants s’avère finalement fausse ! Ces pauvres enfants ont dû se demander de quoi nous pouvions leur parler ! Pas le temps de vraiment se poser de questions, Suede, fidèles à eux-mêmes, enchaînent les chansons sans laisser de répit à quiconque essayant de se désincruster de la barrière et Heroine, avec son emprunt à Lord Byron, débarque dans une version finalement très émouvante lorsque Brett dit “I’m eighteen and I need my heroine”. Restons dans l’émotion avec la resplendissante The Wild Ones, la chanson qui m’a fait découvrir Suede avec son clip dans... Hit Machine ! (Si, si, la France vivait dans un monde parallèle en 1994 où elle passait des très bonnes chansons à la télé en pleine journée !) C’est la chanson de Suede préférée de Brett et son interprétation s’en ressent toujours, magnifique.

C’est la gorge serrée que j’entends les première notes de Daddy’s Speeding, grand moment de Dog Man Star (je précise que cet album est mon album préféré de Suede, et un de mes albums préférés tout court) et mon esprit s’envole à Hollywood dans les années 1950 avec James Dean. The Power me remet les pieds sur terre et j’espère sans grand espoir la réentendre un jour en français comme Brett l’avait fait au Bataclan en 1994 lors de la tournée double tête d’affiche avec les Manics. Le rythme de la chanson faisant, nous nous retrouvons à nous balancer de gauche à droite gentiment sans le vouloir. New Generation raccélère la cadence et “nous perdons la tête” avec Brett avec bonheur, surtout lorsqu’il vient sur la barrière jusque devant moi, je peux à peine le toucher pourtant sous peine de mort tellement je suis écrasée... Brett se retourne, me met un coup de derrière dans la tête, me fait un clin d’œil et remonte sur scène ! Mes lunettes valsent, je les rattrape au vol, les remets et voie flou... ??? Elles sont sales ! This Hollywood Life arrive et on continue dans la folie et on chante (faux) à tue-tête, je ne vois plus rien de toute manière...

Et on repart dans la déprime et l’émotion avec The 2 Of Us, qui me permet de nettoyer mes lunettes sans avoir peur de les perdre et de respirer un peu (en luttant pour ne pas pleurer). Ce combat continue dans Black Or Blue, vitrine de la merveilleuse voix de Brett, plus en forme que jamais. Place au chef-d’œuvre, je parle évidemment de The Asphalt World, présente ici dans sa version longue durant laquelle Brett s’éclipsera derrière pour laisser place à Richard et son génie. Je peux désormais mourir, j’ai entendu ma chanson préférée de Suede dans la version que je voulais. L’album se finit sur Still Life et nous retrouvons les cordes qui avaient ouvert le concert et là tout le public est bon pour se faire interner pour dépression, mais le rappel commence...

Comme nous y avions eu le droit à l’O2 Arena, Brett nous chante tout seul comme un grand avec sa guitare The Living Dead. Si nous nous croyions sortir des gorges nouées, larmes et autres, c’est mal barré ! Son récit d’un drogué de la part d’un ancien drogué touche certainement des cordes sensibles de part son honnêteté. Quelques notes de piano et nous reconnaissons avec surprise My Dark Star, face B de Stay Together, et c’est aussi avec surprise que j’entends toute la salle chanter ! Suede est en effet un groupe qui soigne autant ses faces B que les singles et les albums. Mais Suede avaient encore d’autres surprises pour ce soir et voilà qu’ils nous sortent de leur chapeau THE MEGA SURPRISE, alias Stay Together. Je reste bouche bée, mon cœur s’arrête, ma voisine Eva fond en larmes, l’effet est garanti ! Pour nous secouer et nous remettre l’esprit en place, ils nous ressortent Killing Of A Flashboy puis finissent la soirée sur les trois singles de Suede : So Young, Metal Mickey et Animal Nitrate.

Le groupe s’en va, je demande setlist et compagnie et je manque tout mais je repars dans l’idée d’avoir passé un moment magique et féerique.

Suite et fin demain !


Texte : Ann'So. Photos très bientôt !

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