mercredi 27 juillet 2011

Shadowplay Festival - Courtrai Xpo (Belgique) - 22.07.11 (Jour 1)

Avis aux gothiques (et affiliés) qui tombent sans doute par hasard sur ce fanzine : je vous prie d’avance de ne pas vous offusquer si parfois je tombe dans les clichés au cours de cet article, je pèche par pure ignorance. C’est la première fois que j’assiste à un événement de ce genre : je suis en effet plus habituée à me recouvrir de paillettes pour aller écouter des britpopeux parler de leur banlieue anglaise ou de leur adolescence sexuellement instable qu’à fréquenter les soirées dites « goth ». Ces trois jours dans la pénombre furent donc pour moi tout à fait fascinants, parfois pénibles, mais souvent très drôles.



Jour 1

Shadowplay Festival, anciennement Gothic Festival, s’est cette année installé à Courtrai Xpo, un endroit inhospitalier à souhait, et forcément, à l’abri du soleil. À peine arrivée avec ma précieuse guide Syd, je comprends que j’ai sous-estimé le soin que les gothiques portent à leur allure. Le noir est bien sûr de rigueur, mais leurs looks sont bien plus diversifiés qu’on ne le croit, je remarque qu’il existe des tendances très différentes : les goths fluos, les goths victoriens, les goths métalleux, les goths 80s (toutes ces appellations sont bien sûr le seul fruit de mon observation, une fois encore, je n’y connais rien)…

Prenant mon courage à deux mains je rentre dans le vif du sujet. À l’intérieur de cet hangar amélioré, on ne voit rien, ou du moins pas tout de suite, c’est un peu comme conduire phares éteints dans une nuit sans lune. Au bout du troisième jour mes yeux se seront habitués à s’orienter au milieu de ces différentes teintes de noir, mais nous n’y sommes pas encore. Les photographes, eux, n’auront pas fini de pester, les scènes semblant éclairées à la bougie. 

Empusae

Avant que les premiers concerts ne commencent nous faisons un tour à la scène Factory Noise, consacrée à la musique industrielle. À ce moment là joue Empusae, duo électro indus assez hypnotique, mais il n’est pas assez tard (et je n’ai pas assez pris d’acide) pour être totalement captivée.

Krystal System

Avec presque une heure de retard sur le programme, le premier concert commence enfin. Krystal System est un groupe de rock-électro français, bien qu’ils chantent tour à tour en français et en anglais. La blonde Bonnie et son acolyte Seven, caché derrière une muselière (?), accompagnent leurs délires darks et industriels de vidéos mêlant défilés militaires vintages et photos d’Hello Kitty. Leurs paroles sont elles explicitement nihilistes : « demain n’existe pas », « sleeping the everlasting trip »…

Entre deux concerts, et en se baladant dans les différentes salles, je poursuis ma découverte de looks plus improbables les uns que les autres. Ainsi rencontre-t-on un baron, une baronne et leur valet - non, sérieusement, ce dernier était réellement habillé en laquais du 18e siècle - le moment le plus drôle étant quand nous nous apercevons que la baronne se tape en fait le valet. Un peu plus loin un jeune garçon est vêtu comme un dictateur militaire de l’est, une ceinture de munitions par-dessus l’uniforme. Étant données les circonstances qui ont marqué le week-end dernier, c’était tout de suite moins drôle.

The March Violets

Les choses sérieuses commencent ensuite avec les légendaires March Violets, groupe de rock anglais des années 80 dans la veine de Sisters of Mercy, et reformé depuis 2007. La chanteuse Rosie Garland, dans son corset en vinyle, et dont la voix n’est pas sans rappeler celle de Siouxsie, partage la scène avec Simon Denbigh, à l’allure nettement plus imposante. Pendant une heure ils reprendront les classiques post-punk du groupe, en terminant par l’incontournable Snake Dance datant de 1984.

Diary Of Dreams

Dans le même registre, suivent Diary Of Dreams, sorte de The Cult allemands. Ils versent tour à tour dans le rock bourrin ou plus mélodique et théâtral. Le groupe cultive un look singulier : le chanteur Adrian Hates ressemble à un Axl Rose qui aurait mal vieilli (comme le vrai, donc), tandis que le guitariste Gaun:A arbore une crête des plus fascinantes. Malheureusement (ou heureusement), la lumière étant vraiment trop désastreuse, mes seules photos potables sont celles où apparaît Flex, deuxième guitariste bien plus charmant.

Suicide Commando

Et là, pour la première fois, j’ai compris ce qu’était la souffrance. Suicide Commando, dont le nom trahit le côté poétique et sensible, est un groupe d’électro-indus belge versant dans l’EBM (pour les incultes comme moi : electronic body music). Au bout de trois chansons, je suis en train de me cogner la tête contre le mur pour mettre fin à mes jours. Un écran géant montrant des scènes de mutilation hyper-réalistes (réelles ?) nous apprend ensuite qu’une personne meurt de suicide toutes les quarante secondes dans le monde, je comprends aujourd’hui pourquoi. Demain, j’emmènerai des boules Quiès. 

C’est odieux, je m’en vais sans attendre Fields Of the Nephilim, car nous sommes épuisées, et deux journées bien remplies nous attendent encore.

La suite demain !


Shadowplay Festival
Empusae. Krystal System. The March Violets. Diary Of Dreams. Suicide Commando. Fields Of The Nephilim.

3 commentaires:

  1. Ah ce que j'aurais aimé voir ta tête en débarquant là-bas!
    (pour info Nitzer Ebb, c'est de l'EBM donc sans le savoir, Cellophane Sounds en a déjà parlé)
    Sinon: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mode_gothique ;)

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  2. Heureusement que Delphine était là pour m'expliquer un peu les courants, l'EMB, tout ça... je ne sais pas si j'aurais survécu 3 jours seule en terrain inconnu! :)

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