samedi 30 juillet 2011

Shadowplay Festival - Courtrai Xpo (Belgique) - 24.07.11 (Jour 3)

Jour 3


Bloody Dead And Sexy

Nous y sommes enfin, à cette foutue troisième journée qui promet d’être riche en émotions ! Encore un peu courbaturées et groggy des festivités de la vieille, nous n’arrivons qu’à 16h, juste à temps pour voir Bloody Dead And Sexy, groupe de rock allemand dont le nom me plaît bien. Si je les avais vu à l’âge de 18 ans, je les aurais vraisemblablement adorés, après tout j’ai moi aussi eu ma période emo, et le chanteur visiblement fan de Robert Smith m’aurait sans doute beaucoup plu. Je repense même aux premières années de My Chemical Romance, lorsque Gerard Way se maquillait en zombie et portait des costumes d’écoliers. Seulement voilà en dix ans MCR a su évoluer, alors que le groupe que j’ai en face de moi semble encore vivre sa crise d’adolescence.

Enfin tout cela est toujours plus agréable que Plastic Noise Experience, que je boycotte allégrement. Non seulement l’EBM et moi, ça fait toujours deux, mais surtout je me prépare mentalement et physiquement au groupe qui va suivre : Ulterior.

Ulterior

Ceux qui me connaissent ou qui sont des habitués de ce fanzine savent à quel point les quatre londoniens peuvent me rendre dingue, et ils peuvent donc facilement s’imaginer l’état dans lequel je me trouve alors que le groupe est seulement en train de faire ses balances. Bon visiblement je suis la seule à être véritablement venue pour eux, et malheureusement le public ne leur réserve pas un accueil des plus chaleureux. Qu’importe, moulés dans leurs pantalons de cuir, ils démarrent avec Catherine, et c’est parti pour quarante minutes de show intense et chaotique. Leur premier album m’avait récemment rassurée quant à leurs performances sur le long terme, et j’avais enfin la confirmation qu’ils étaient aussi bons en live. Pas de doute, ces mecs sont des putain de rock stars - vous m’excuserez le langage - et les voilà qui dominent la scène comme s’ils headlinaient le festival. Aucune modestie, aucun scrupule, aucune retenue, voilà tout ce que j’aime chez un groupe. Tous les meilleurs moments de Wild In Wildlife seront passés en revue : du vicieux Sex War Sex Cars Sex à l’orgasmique Dream Dream, Ulterior balance sa verve de façon magistrale, malgré les quelques soucis techniques dont sera émaillé leur set. Après le concert, j’entendrai des francophones dire « ils en font des caisses », mais c’est exactement ce qui est jubilatoire à propos de ce groupe : voir Honey faire l’amour à son micro ou descendre une bouteille de vodka sur scène, regarder virevolter la mèche Andersonienne de Paul le guitariste, ou encore se délecter des lignes de basses de Mickey en le regardant poser fièrement, jambes écartées.

Fixmer/McCarthy

Après tant d’émotions, je serais bien en peine d’apprécier un tant soit peu Fixmer/Mc Carthy, pourtant loin d’être mauvais, et qui rendirent ma camarade de festival dans un état proche du mien, débordante d’amour et d’oestrogène. Être une groupie, c’est éreintant…

Cranes

Alors qu’une douche froide serait la bienvenue, nous nous rabattons sur Cranes, groupe shoegaze assez culte des années 80-90, mené par Alison Shaw, à l’allure et à la voix aussi frêle qu’une Vanessa Paradis. C’est bien le groupe le plus léger que j’entends ce week-end, et après un quart d’heure de politesse, nous allons goûter à la haute gastronomie festivalière (les éternelles frites mayo). 

Pendant ces trois jours, toutes ces pauses dans le froid de l’été belge auront été pour nous l’occasion de bitcher sur pas mal de monde, d’apprendre des révélations fracassantes concernant Kasabian et d’étudier les looks toujours plus improbables des festivaliers ; et ce sont tous ces petits détails là qui, il faut bien l’avouer, représentent une grande partie du plaisir qu’il y a à venir dans des festivals de ce genre, même si à la base ma présence ici n’avait rien d’évident.

Vive La Fête

Nous sommes suffisamment ragaillardies pour enchaîner avec Vive La Fête, groupe d’électropop flamand, qui chante en français, et qui a tout simplement cassé la baraque. La chanteuse, blonde platine et sexy en diable, enflamme la scène principale en quelques minutes, parfois accompagnée au chant par son guitariste, sosie de Johnny Thunders (et donc loin de me déplaire). C’est une vision surréaliste que de voir tous les gothiques les plus déprimants de la salle danser comme s’ils étaient à Ibiza, et on les comprend aisément, car comme on se l’est dit plus tard : « ça envoie ! ». Les belges parviennent ainsi à transformer le cours de cette soirée, l’espace d’un instant tout le monde est heureux, et je comprends maintenant pourquoi le groupe est aussi culte en Belgique.

Clan Of Xymox

Avant de passer au gros morceau de cette soirée, nous faisons un détour par Clan Of Xymox, dont l’électro goth n’est pas déplaisante mais n’est plus vraiment à la hauteur après l’heure de folie que nous venons de vivre.

Peter Hook

Et après une ultime pause, nous nous retrouvons à attendre Peter Hook et son groupe, The Light, prêtes à chialer dans nos bières en écoutant Unknown Pleasures. Le public est au taquet mais étonnamment peu nombreux, le bruit qui court veut que les derniers concerts de Hooky soient passablement décevants, et ce soir la salle n’est remplie qu’à moitié. Le groupe débarque enfin, et sans plus de cérémonie, démarre avec un No Love Lost des plus surprenants. Pendant quasiment une heure et demie, Peter Hook et ses zouaves joueront tous les grands classiques de Joy Division, y compris l’intégralité de Unknown Pleasures, et en terminant par l’émouvant Atmosphere, l’incontournable Transmission, et bien sûr (même si jusqu’à la fin je crus qu’ils résisteraient à un tel cliché) Love Will Tear Us Apart. Pourtant, malgré cette setlist absolument parfaite, nous ne sommes pas totalement conquises. D’une part parce qu’après les rapports tendus qu’ont les photographes avec Peter Hook je ne peux m’empêcher que c’est aussi un beau salaud, mais surtout parce que tout au long du concert, aucune mention ne sera faite de Joy Division, n’importe qui aurait vécu dans une grotte ces trente dernières années pourraient conclure de cette soirée que toutes ces chansons sont l’œuvre de « Peter Hook & The Light » et de personne d’autre. Et puis enfin, Hook chante dans une tessiture et une tonalité presque identiques à celles de Ian Curtis, à tel point qu’on se demande s’il cherche à l’imiter, à tirer toute la gloire sur lui, ou à secrètement espérer qu’on ne verra pas la différence, alors qu’il n’en a ni l’impact, ni la puissance. Heureusement qu’il reste ces lignes de basse mythiques, que tout bassiste débutant passe des heures à apprendre dans sa chambre, et puis ces chansons qui elles, n’ont pas vieilli d’un poil.

Et c’est sur cette note un peu amère que nous terminons ce festival, aussi étonnant qu’enrichissant. Si je n’en suis pas encore à m’acheter des robes victoriennes à crinoline, j’ai en tout cas l’impression d’en avoir appris beaucoup sur ce monde de ténèbres que je connaissais mal, voire pas du tout. Et si on m’invite encore l’an prochain, je promets de me teindre les cheveux en noir, cette fois-ci.

2 commentaires:

  1. Han y'avait mon Dougie d'amour qui était là?! Syd est toujours vivante? lol
    (ceci est un message écrit sous l'influence des médocs anti-migraine et l'œstrogène de groupie)

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  2. Elle était à peu près aussi excitée que moi après le concert précédent.
    Une pure après-midi à fangirler, le bonheur. :)

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