vendredi 23 décembre 2011

Pris - The Better You Look The More You See


« I don't give a damn about my bad reputation », telle pourrait être la devise de Pris. Ou plutôt « je cultiverai ma mauvaise réputation jusqu'à ce que l'industrie musicale toute entière me déteste», tant ces demoiselles se plaisent à tirer sur tout ce qui bouge en affichant une attitude de punkettes en fourreaux rose bonbon. Si l'on devait donc résumer Pris en une image, ce serait celle d'une petite sœur arrogante qui dit à tout le monde d'aller se faire voir en mâchant son chewing-gum avant de monter dans sa chambre pour écouter les Buzzcocks.

De ce groupe nous savons finalement peu de choses, si ce n'est que leur nom vient du personnage interprété par Daryl Hannah dans Blade Runner et qu'il a d'ores et déjà déclaré la guerre au rock ennuyeux, hype ou geignard que la chanteuse Cat Gordon dézingue à tout va. Visiblement passées directement des poupées Barbie aux Sex Pistols, ces fans des Manic Street Preachers cultivent l'art de la missive très fleurie et partagent les mêmes goûts et influences que leurs aînés (The Clash, Bret Easton Ellis, 37°2 le Matin ou l'imprimé léopard) même si leur musique n'a pas grand chose à voir avec celle des gallois.

Tantôt agressives, tantôt aguicheuses, ces anglaises empruntent, en vrac, aux girls groups des années 60, au punk, aux reines du mainstream et surtout à Blondie dont l'influence se fait clairement sentir sur les deux titres de ce premier EP, The Better You Look The More You See et Blu Tack Baby. Un tour sur leur page Facebook s'impose pour découvrir d'autres morceaux plus pop comme True Romance, Guessed You Would be Depressed, Breaking Hearts and Giving Up et sa rythmique très Slitsienne, ou encore leur reprise de Don't Call Me Baby de Madison Avenue, tube qui connut son heure de gloire au début des années 2000.

Ces cousines des pestes peroxydées de Shampoo utilisent tous les clichés rock'n'roll, s'en amusent et semblent avoir pour seule ambition d'être un véritable remède contre l'ennui, projet parfaitement louable au moment où le rock britannique n'a jamais été aussi soporifique et conformiste. Nous savons déjà que leur prochain single, A Bomb In White Heat, attaquera les hipsters de l'est londonien. Beaucoup les détesteront et crieront au manque de consistance, les autres sortiront paillettes et eye-liner et savoureront les hymnes adolescents de Pris comme des sucreries bien méritées en ces temps un peu trop gris.


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