mercredi 21 avril 2010

The Dead Weather - Zepp, Tokyo, 31.03.10

La vie est tout de même formidable: le jour où Sabrina (qui a déjà écrit ici) débarque à Tokyo, sa route croise celle de l'homme qui n'a pas dormi depuis 2002, je parle bien sûr de l'éminent Jack White III. Récit rock'n'roll et capillaire...



Remise du décalage horaire, je peux enfin tenter de raconter la folle aventure du concert des Dead Weather à Tokyo. Il faut savoir que jamais je n’aurais pensé voir un concert, avec Jack White dedans, au Japon. C’est arrivé par un bienheureux hasard : j’avais prévu ce voyage depuis mai 2009. Avec mon ami, gardons l’anonymat et appelons-le Ikea, nous nous étions dit que nous irions voir les cerisiers en fleurs l’année suivante. Les sakuras ayant une floraison très éphémère, notre choix était limité : fin mars - début avril. La période étant décidée, il nous fallait les dates précises et c’est là que les Dead Weather ont annoncé leur tournée dans le Pacifique dont cette fameuse date du 31 mars à Tokyo. Il était impossible de passer à côté !

Nous sommes bien d’accord : les chances pour que tout cela se passe au bon moment sont extrêmement faibles (après tout, nous avons loupé Lady Gaga à 2 jours près et encore à quelques jours près nous aurions été coincés au Japon à cause d' Eyjafjallajökull!). Je vous passe la galère pour acheter les billets (un GRAND merci à Hobogirl de la Little Room) pour passer directement au début du concert. Alors, franchement, c’était… épique. Il faut savoir que les Japonais ne sont pas les plus à l’aise avec la langue anglaise. Du coup, on était un peu flippé en voyant ce mec devant la salle qui hurlait toutes les 5mn dans son mégaphone… Je cherche toujours à comprendre ce qu'il pouvait bien vouloir dire...
Quand nous sommes arrivés, il n’y avait pas de file d’attente bien définie - ce qui est extrêmement étonnant vu que les Japonais sont friands de file d'attente. Nous n’avons pas compris pourquoi jusqu’à l’ouverture des portes. Elles étaient prévues à 19h00 et les horaires sont très bien respectés au Japon (c’est d’ailleurs assez flagrant avec leurs trains, d'ailleurs, si la RATP et la SNCF pouvaient prendre des leçons ce serait pas mal). Par précaution, nous nous étions placés dans une position stratégique pour entrer dans les premiers.
Ce qui n’a servi à rien puisque lors de l’ouverture des portes, les gens ont afflué de toutes parts sans ordre apparent et en forçant le passage. J’arrive à me faufiler quand même mais surprise ! Ikéa et Hobgirl sont arrêtés par le mec de la sécu. Il leur montre vaguement un truc sur leur billet et leur interdit le passage. Je continue mon avancée en me disant que je vais m’étaler afin de garder des places pour les left-behind. Chose drôle : la fosse possède des barrières recouvertes de mousse qui traversent la salle dans la largeur, elles sont disposées à quelques mètres d’intervalles l’une de l’autre et permettent d’avoir des séparations dans la fosse. Pour éviter les débordements, sans doute.

La technique dite de Patrick l’Etoile de Mer ayant fonctionné, mes amis m’expliquent que les gens sont rentrés par ordre de numéros imprimés sur leur billet ! C’est bien la première fois que j’entends ça et pourtant j’en ai fait des concerts dans des pays différents ! Ca explique que le groupe n’ait pas pu faire de pré-vente sur leur site. Je me demande si c’était le même système en Australie…
A peine le temps de se remettre de ces émotions que le concert commence déjà. Sans première partie. Et franchement, ce n’est pas plus mal parce que BON, les premières parties locales toutes pourries, c’est un peu soûlant. La première chose qui saute aux yeux est le nouveau drumkit de Jack avec une image tirée du film The Third Man.
5 mois seulement me séparaient du dernier concert des Dead Weather auquel j’avais assisté. Le plaisir de les retrouver est toujours pareil et même si les shows deviennent de plus en plus carré, systématisés, on se laisse prendre par l’énergie du groupe. Cependant, Alison était moins en interaction avec le public, probablement à cause de la « fosse aux photographes ». Jack était un peu en retrait aussi et pas très communicatif malgré un public déchaîné aux coups de coude faciles. Il leur a quand même fallu du temps pour se chauffer et entrer vraiment dans le vif du sujet. Une fois lancé, c’était magique ! Ils étaient très à l’aise sur scène et Alison était impressionnante. Elle était vraiment posée, juste et, ouf, ne braillait pas !
La set list comportait 3 nouveaux titres si je me souviens bien. Mention spéciale à Blue Blood Blues et Die By The Drop est bien plus intéressante en live que version studio (ce qui reflète mon avis général sur ce groupe). Niveau configuration, Jack est plus présent vocalement sur les nouveaux morceaux mais, à mon grand regret, il n’est pas plus souvent à la guitare. Le concert s’est terminé avec I Can’t Hear You et Treat Me Like Your Mother. I Can’t Hear You est quand même un sacré bon morceau, par contre, TMLYM manquait d’intensité et m’a parue faiblarde.
Les ayant vus un certain nombre de fois maintenant, je découvre, à chaque fois, de nouveaux aspects dans ce groupe et là, ce qui m’a frappée c’est la manière dont communique le groupe. Indéniablement, Jack est le meneur. C’était très marqué sur Will There Be Enough Water (comme d’hab en fait). Jack est parti sur un espèce de solo de guitare à la fin du morceau et les autres devaient le suivre. Dean le regardait intensément pour coller à son jeu et savoir quand et comment terminer le morceau.
Le concert était vraiment bon, pas de doute là-dessus. Un peu moins bon que le concert à Amsterdam qui était exceptionnel mais je n’ai pas été déçue. Le groupe a vraiment réussi à trouver une cohésion et a su prendre ses repères. Du coup, on perd un peu le côté spontané pour un show plus calibré mais ça fonctionne alors pourquoi bouder notre plaisir ?



Après un concert qui a semblé bien trop court, nous avons fait un petit tour au stand de merchandising. Et là, chose exceptionnelle : les gens font la queue en ligne ! Comme je vous l'ai dit plus haut, les Japonais se mettent en ligne partout : au bar, devant les portes des métros et au Château d’Himeji (aaaah! Le Himeji Castle... Grands souvenirs de bagarres avec des petits vieux!) C’est assez impressionnant tout cet ordre. On n’est plus habitué !
Enfin bref, après avoir effectué nos achats, nous allons vers l’arrière du Zepp afin d’attendre le groupe. Le premier signe positif de leur venue est la mise en place de barrière afin… d’organiser la rencontre ! Je pense que vous imaginez aisément la tension qui naît alors entre la quinzaine de fans présente. Nous n’avons pas eu à nous ronger les ongles bien longtemps puisque 5-10mn après une partie du groupe est arrivée.
Un coup de chance heureux m’a fait me placer à l’extrémité d’une barrière et Jack a choisi ce coin pour commencer son tour de fans. Alors, je ne sais pas comment j’ai fait mais je suppose que j’ai dû mettre le pilote automatique. Je m’étais dit que si je le voyais, il fallait absolument lui donner la brochure de traduction d’Under Great White Northern Lights et je suis restée bloquée sur cet objectif. Il y a un côté négatif à l’absence de guidage cérébral : je ne me souviens de pas grand-chose… C’est bête hein ?! En mode fan transie depuis plus de 6 ans, je fais une prestation plutôt réussie et, au final, le blanc total… C’est dur d’être fan, vraiment, on ne s’en rend pas compte !
En tout cas, ce qui est sûr c’est qu’il a compris le but de la brochure, qu’il était au courant de ce qu’on faisait et qu’il avait vu les photos de la projection (sur le Vault, je suppose). Voilà. C’était ma rencontre avec Jack White. Si je le revois un jour, ça va être free style aussi mais c’est vraiment très marrant de voir les mécanismes à l’œuvre dans la fanitude (non mais oui, n’oublions pas que je suis un peu beaucoup psychologue).
Alison était submergée de fans, ce qui n’était pas le cas de Jack Lawrence qui se retrouvait tout seul dans un coin. Beaucoup moins impressionnée, je suis redevenue - malheureusement - moi-même et je lui ai fait une déclaration d’amour capillaire qui l’a beaucoup surpris !

Tout ceci est extrêmement irréel. Je me serais contentée d’un concert à Tokyo, c’était déjà suffisamment exceptionnel comme ça mais là, en plus, rencontrer et puis avoir le temps d’échanger quelques mots avec Jack, c’est un peu du grand n’importe quoi. Et je n’y crois toujours pas…


http://www.whitestripes.fr
www.thedeadweather.com

1 commentaire:

  1. Quelle chance :-) Je vais voir les Dead Weather en concert le mois prochain, j'ai vraiment hâte !! Je suis une grande grande fan d'Alison ahah Vu qu'il s'agit d'un festival ça risque d'être court mais je suis ravie qu'ils passent près de chez moi :-)

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