lundi 14 février 2011

Brother



Sur une minuscule scène quelque part au nord de Londres, en octobre dernier, un groupe qui n’avait encore jamais joué dans la capitale déclarait fièrement : « If anyone here doesn’t want to see the future of music, leave now ». Interrogés sur cette arrogance quelques jours plus tard, quatre lads a priori ordinaires répondaient au journaliste du NME : « We know how amazing we are. And soon everybody else will ». De quoi se faire autant de fans que d’ennemis, avant même d’avoir sorti le moindre disque. On ne pouvait pas ne pas être fasciné d’avance par de telles têtes à claques.

Originaires de Slough, ennuyeux amas de ciment bordé par la M4, Brother est un de ces groupes qui portent en eux toute la culture de la working class anglaise, l’accent mancunien en moins. Il suffit de jeter un œil aux quelques vidéos balancées sur leur site, pour en trouver tous les symboles : les rues dignes des décors de Shameless, où le gris des trottoirs déteint sur le ciel humide, le sacro-saint pub et les pintes de Carlsberg qui diluent tous les problèmes, les gares de province squattées par le casting de Skins et les chauffeurs de taxi pakistanais… Je tombe peut-être dans les clichés, mais c’est précisément l’intention de Brother : devenir le groupe d’une génération qui n’a pas connu les heures glorieuses de la britpop, et qui ne se reconnaît pas non plus dans le rock indé actuel, trop élitiste et éloigné des réalités.

Musicalement, Brother prétend également reprendre le flambeau abandonné par Oasis, et bien qu’il soit encore trop tôt pour en juger, les quelques démos qui ont filtré (notamment l’excellente Time Machine), et le premier single Darling Buds Of May, ne déçoivent pas, et sont autant de raisons d’attendre impatiemment leur premier album. 

Surtout qu’après une enquête plus approfondie, et en dépit de leur provocateur menton levé, on découvre des garçons tout à fait sympathiques et bien plus réfléchis qu’il n’y paraît. De véritables good lads, dans le meilleur sens du terme.

Alors certes, Brother sent le revival nineties à 10 miles à la ronde, mais dans l’ambiance plus que délétère que les Tories font régner en Grande-Bretagne ces jours-ci, il est temps qu’un groupe redevienne enfin la voix des common people de ce pays. Définitivement LE groupe à suivre en 2011.


Brother : site officiel.

2 commentaires:

  1. Tu sais s'ils ont un myspace ou un bandcamp?
    La vidéo me plait bien mais j'arrive pas à trouver d'autres chansons!
    Sinon, c'est pas tout à fait le même style mais tu peux peut-être aimer ce groupe http://www.youtube.com/watch?v=IyUKCwABEp0

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  2. Il y a pas mal de vidéos ainsi que de liens vers leurs autres adresses (Youtube, Twitter...) sur leur site officiel (en fin d'article).

    Merci pour la vidéo!

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