The Tamborines ont illuminé mon été 2007. Après avoir repéré le groupe sur Myspace c'est en Angleterre, entre deux inondations à Oxford, un séjour désastreux à Liverpool et une nuit passée sur le sol de la gare de Waterloo que le trio eut la bonne idée de mettre entre mes mains le EP Sally O'Gannon fraîchement sorti. La chanson-titre joliment pop rendit mon Koh Lanta au pays de la Marmite plus supportable et j'ai depuis gardé une certaine affection pour cette Sally dont les créateurs avaient en revanche disparu.
Il aura donc fallu attendre trois ans pour que l'album des Tamborines voie enfin le jour, au moment où le groupe était sur le point de n'être plus qu'un lointain souvenir. Et même si Camera & Tremor pâtit d'une production trop sage qui manque parfois de puissance, l'attente ne fut pas totalement vaine.
La légende ne dit pas si la pochette a pour but de clairement faire comprendre à l'auditeur nigaud qu'il a face à lui un groupe de shoegaze. Le clin d'oeil est judicieux, d'emblée 31st Floor plante le décor et rappelle les BRMC des débuts: bourdonnement, rythmique froide et simple, ce premier morceau évoque un truc à la fois sombre et sexy sans être glauque, plus proche de la périlleuse cavale nocturne d'une femme fatale des années 40 réajustant ses gants après l'assassinat de son amant que de la sordide existence d'une gogo danseuse dans un club de Limousin. Derrière leur esthétique très Velvet/Horrors ces Tambourins cachent quelque chose d'étrangement lumineux, des mélodies sonnant comme du Dandy Warhols moins absurde, moins porté sur le LSD dès le petit déjeuner. Même le titre trompeur Naissance de la Folie ne lorgne pas du côté bad trip sous forme d'invasion de rats dans une cave humide mais plutôt de la paisible envolée portée par un clavier plus funeste que réellement glaçant.
Mais fixer ses boots est une activité relativement lassante et le groupe a bien compris qu'il fallait les faire bouger, ces foutues bottes. CWB et ses handclaps, cette mystérieuse Sally O'Gannon que l'on aimerait bien connaître et Come Together sont d'hypnotiques pop songs dont les refrains se sifflotent l'air de rien, mémorisés dès la première écoute. Hélas l'album se termine par le décevant The Great Division, une pâle copie de O'Gannon à peine digne d'une b-side mais peu importe, Camera & Tremor plaira aux amateurs de drones et white noise, aux fans de Ride nostalgiques, à ceux qui ne croient plus au retour des frères Reid et globalement à n'importe qui rêvant de parader tout de cuir vêtu dans un tunnel en imitant Joel Gion.
Myspace
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