lundi 21 mars 2011

IAMX - Volatile Times



Voilà déjà une quinzaine d’années que Chris Corner traverse la nuit londonienne telle une étoile filante. D’abord dans un groupe culte des 90s, les Sneaker Pimps, puis comme unique tête pensante et surdouée d’IAMX, son projet solo. Électron libre dans une décennie à laquelle il ne semble pas appartenir, Corner crée un groupe à son image : mystérieux, dramatique et flamboyant. Et nous gratifie de trois albums plus entêtants les uns que les autres, à l’érotisme aussi sombre que brillant. Bien loin de n’être qu’un groupe qu’on « écoute », IAMX met également un point d’honneur à faire de ses lives des expériences visuelles, dignes d’un cabaret burlesque, explorant les frontières du genre, et surtout des genres.

Une jolie carrière qui ne présageait que du bon pour la sortie de ce nouvel opus, Volatile Times. Mais hélas les meilleurs d’entre nous ne sont pas infaillibles, et IAMX n’est cette fois pas à la hauteur de nos espérances. Si Corner semble avoir mis au placard ses costumes à paillettes pour une posture bien plus sinistre, on est loin d’accrocher à cette nouvelle direction. Tout ce qui faisait la force et l’originalité de ce groupe - la démesure, les rythmes aliénants, les thèmes décadents - est quasiment inexistant de ce disque.

Volatile Times n’est pas foncièrement mauvais, on n’y trouve pas vraiment de chansons désastreuses ou de véritables fautes de goût, mais voilà, on s’ennuie. De l’inaugural I Salute You Christopher, aussi inutile et barbant qu’un apéritif sans alcool, au soporifique Dance With Me, on se demande si Corner n’est pas tout simplement en train de nous faire une dépression. Alors que sa nouvelle vie à Berlin était censé lui donner l’inspiration, on a envie de lui conseiller un retour sur sa terre natale.

Heureusement, quelques titres sortent tout de même de cette masse noirâtre. Si la chanson titre Volatile Times et Cold Red Light renouent avec les heures glorieuses d’IAMX, ambiguës et malsaines, c’est surtout Bernadette qui retient l’attention. Derrière ce titre pas franchement glamour se cache une perle d’éblouissante mélancolie, aussi hivernale et désespérante qu’un vent d’Est, et seule véritable trace de l’influence berlinoise sur Corner. Autre temps fort, Oh Beautiful Town, qui conclut en beauté et sauve la face d’un album globalement décevant.

Passage à vide ou impasse créative, on espère qu’IAMX ne met pas fin ici à son fascinant parcours. Dans tous les cas, il ne fait aucun doute que Chris Corner, créature aussi sauvage que changeante, saura encore nous charmer par ses hymnes à l’autodestruction, aux relations sadomasochistes, et autres légèretés du genre.

6 commentaires:

  1. Du grand n'importe quoi!
    Pour avoir écouté l'album, c'est a se demander si vous n'en avez pas écouté la moitier...?
    On nous zap quand meme un Music people plus malsain que jamais avec une identitée trés IAMX,un Volatile times composé d'un emportant refrain...
    Un Ghosts of utopia tantot déroutant mais éfficasse.
    Un Into Asylum bien trop cour pour le bonheur qu'il procure et mettant en avant une Janine Gezang plus talentueuse que jamais!

    Cet album n'a rien a envié au dernier qui a mon sens se révélé moins sensible...
    IAMX <3

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  2. Dommage pour toi, cher lecteur:

    1. j'ai mauvaise foi et je ne suis absolument pas objective, il est donc inutile d'essayer de me convaincre
    2. je ne considère que les arguments écrits correctement et par des gens à visage découvert, pourquoi rester aussi timide?

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  3. Timide ou non ce qui est dit est bien vrai, franchement avant de faire un article comme celui la , réfléchi bien, écoute bien, et surtout renseigne toi bien, va aux concerts..... aux concerts et encore us concerts xd.

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  4. Pour moi l'album est nettement meilleur que le précédent, qui n'était qu'une redite (en moins bon) de The Alternative. Chronique alternative ici : http://lesitedelaverite.fr

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  5. Je vois où tu veux en venir, c'est vrai que j'étais particulièrement fan du style développé sur The Alternative, et avec ce changement de direction je suis un peu restée sur ma faim.
    Mais comme tu l'écris "laissons le vieillir un peu", c'est le genre d'album qui a tendance à gagner en ampleur avec le temps.

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  6. Oui je pense vraiment, il est beaucoup moins direct que les deux précédents. Moi je lui suis vraiment reconnaissant d'avoir laissé de côté ses ambitions commerciales. D'ailleurs une fois de plus c'est le single qui est certainement le moins bon (Ghost of Utopia)... Bien qu'il soit tout de même meilleur que Think Of England, qui pour le coup, est à mon sens le plus mauvais titre d'Iamx.

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